En plus de donner des cours et de faire des créations théâtrales, je suis écrivaine. Et quand on est écrivaine, on passe la plupart de son temps au fond de sa grotte, devant son ordinateur, à s’user les yeux et les doigts pour mettre à la queue leu leu des mots qui jaillissent de notre cerveau.
Voilà la situation normale d’une écrivaine. Le cerveau en ébullition, les doigts agiles et les paupières clignotantes, quand la nuit fait dormir les autres gens.
Enfin quand je dis la situation normale, je n’en sais rien. Peut-être que je suis la seule. Certains disent qu’ils écrivent le matin (ne comptez pas sur moi le matin, je dors), d’autres disent qu’ils écrivent dans les cafés (alors moi c’est impossible parce que dans les cafés je ne peux me concentrer que sur la conversation des voisins), d’autres encore écrivent sur des petits carnets (alors j’ai essayé, j’ai au moins dix mille carnets entamés avec plein d’idées, mais je ne sais plus où je les ai rangés).
Moi j’écris la nuit, sur mon ordi, entre minuit et cinq heures du matin.
C’est mon rythme, mon apaisement, mon évidence. Incapable d’écrire aux heures normales des travailleurs. Il me faut être par dessus le sommeil des autres, quand mon souffle s’apaise de trop d’informations, de trop de palpitations du monde, de trop d’émotions des autres.
Donc, j’écris dans le calme de mes nuits.
Et depuis février dernier où mon roman : Ô Pulchérie ! a été publié chez Denoël, il me faut affronter le monde, le jour, pour des salons du livre ou des dédicaces où on m’invite.
Quelle fierté ! Quel bonheur ! Quelle reconnaissance ! Quelle panique !
J’ai été dédicacer mon livre à la Fnac de Velizy2, au salon du livre de Limoges, à la librairie Interlignes et ce samedi là, le 1er décembre 2018, je serai au salon du livre de Boulogne Billancourt. J’y présenterai aussi mon deuxième roman : « Philippe » (paru chez Librinova).
Je suis très fière, mais en même temps un peu piteuse. Qu’est-ce que je vais vous dire ? Qu’est-ce que je vais vous écrire ? Comment je vais vous résumer en quelques mots toutes mes nuits d’insomnie, mes personnages, mes doutes et mes fulgurances ? Comment vous dire la tendresse infinie que j’aie de Pulchérie qui est égoïste, vicieuse et irrévérencieuse, de Philippe qui est monstrueux et tellement fragile ? Comment m’en expliquer, comment les défendre alors qu’ils se sont imposés comme un fer rouge aux bouts de mes doigts ?
Je vais essayer, je vais sourire, balbutier, hésiter, dire des banalités sans doute. J’essaierai d’expliquer sans vraiment savoir moi-même. Je ne suis pas fortiche dans ces exercices. Pardonnez-moi, si vous y passez, de mon émotivité.
Je vous raconterai après. C’est ce que je sais faire de mieux. Enfin, je crois.
oh comme je te comprends ! Dédicaces, tant attendues et tant redoutées ! Bises…et courage !
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Oui ma chère Cathy, nous partageons cette même appréhension. Tu as fait l’exercice hier, je le fais aujourd’hui. Nous aurons l’occasion de partager tout ça bientôt j’espère. Bizatoi Cathy
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Je pense que tu y arriveras sans problème! Ne doute pas de toi !!
Je te souhaite un bon salon , Nathalie !!,
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Merci Claude pour tes encouragements. Je vous raconterai. Un bisou pour toi
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Ce qui t’as brulé les doigts va te bruler les lèvres. Il n’y a pas à argumenter, pas à réfléchir et simplement laisser la passion se communiquer d’elle-même. Je te fais confiance, tout se passera bien.
Très bon week-end à toi, à Pulchérie et à Philippe.
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Ma chère chère Nathalie, je prends ton conseil comme un cadeau. Parfois mes doigts sont plus habiles que mes lèvres. Je dois respirer bien fort, ne pas avoir peur, et ne pas réfléchir trop comme tu me le dis. J’essaierai, je le promets. Un gros bisou pour toi
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En tout cas, moi j’ai beaucoup aimé les dédicaces que tu as faites et que j’ai pu lire.
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Merci AC, je serai heureuse de t’en faire encore plein d’autres des dédicaces. C’est plus facile d’en écrire quand on aime les personnes à qui elles s’adressent. Pour le reste il faut improviser sur le moment, pas inintéressant non plus, mais moins profond sans doute. Un bisou pour toi
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Bonsoir Nath,
Il n’y a pas à mon sens de paradoxe dans ce que tu exprimes si pudiquement.
Ton métier t’amène à extravertir tes émotions tandis que l’écriture est plutôt un dialogue intérieur où ta raison voyage entre ton âme et ton cœur passionnés.. du moins j’imagine ! ?:-)
Passé l’accouchement (l’édition ;-)), la fatigue doit être importante et il me semble assez logique que ton « être intérieur » aspire ensuite à un repos bien mérité.
Néanmoins, du peu que j’aie trouvé le temps de suivre sur les réseaux (FB en particulier), je crois que tu t’en es très bien sortie.
Bises à toi, Madame l’écrivaine !
Catherine
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Ma chère Catherine, merci de ton message. Tu me comprends parfaitement , comme tu as toujours réussi à le faire depuis que nous nous connaissons. C’est vrai que c’est très paradoxal, moi qui anime des ateliers théâtre, qui prend la parole devant des groupes, et bien je suis tétanisée quand je dois parler de moi. Je ne suis pas très bonne quand je dois défendre mon propre rôle. Je m’en dépatouille comme je peux avec beaucoup de maladresse. Bizzatoi petit chat
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Bonsoir Nathalie,
Merci pour tes bisous que je prends volontiers, en cette « journée des câlins ». 🙂
J’en ai bien besoin, à l’issue de ma journée de travail, dans un environnement de plus en plus délétère et même franchement toxique ! 😦
Mon hyper-sensibilité, qui me permet de te comprendre, comme tu l’exprimes si gentiment, imbibée de cette violence quotidienne sournoise, éteint progressivement la flamme intérieure. Dans mon cas, ce goût de l’écriture que je partage avec toi, n’arrive ainsi pas à se libérer et mon imaginaire en pâtit également.
A supposer que je réussisse un jour à me sortir de cet environnement incapacitant et sclérosant, que je réussisse à écrire un livre, je serais bien en peine de « défendre mon propre rôle » pour reprendre tes mots. Un point commun de plus ! 🙂
Faut-il nécessairement expliquer ou justifier ton succès après tout…
Je propose, quant à moi, de te laisser porter par tous tes fans et t’envelopper de leurs ondes positives.
Très belle semaine Nathalie, prends le temps d’écrire tranquillement ton 3ème livre si tu le peux afin que ton inspiration demeure aussi la meilleure des respirations.
Bisous
Cat
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Merci Cat, je t’ai répondu par messagerie. Des bisous
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